mercredi 6 avril 2011
Baccalauréat. Raziyé a passé une épreuve de turc en braille
Chaque année, le lycée Fulgence-Bienvenüe, de Loudéac, accueille la première épreuve écrite du baccalauréat : celle des langues rares. Hier après-midi, quarante élèves de terminale, venus de toute la Bretagne, ont ainsi planché, pendant deux heures, sur la langue de leur choix : turc, roumain, finnois, suédois, persan, norvégien, coréen ou encore cambodgien... Raziyé Aqsoy est sortie de cette première épreuve avec un large sourire. Hier, cette lycéenne avait choisi de présenter le turc. « C’est ma langue maternelle ». Rien d’extraordinaire, si ce n’est que cette jeune fille, qui prépare un bac scientifique au lycée de Cornouaille, à Quimper, est non-voyante. C’est donc en braille qu’elle a composé. « Je suis plutôt satisfaite de mon travail. J’ai juste buté sur certains signes du turc en braille ». La jeune Quimpéroise avait apporté son matériel, fourni par l’Éducation nationale. « L’Iris est un assistant personnel portable, doté d’un clavier braille. Mon travail est retranscrit en turc, puis imprimé, avant d’être transmis à un correcteur ». Hier, Raziyé a bénéficié de quarante minutes supplémentaires. « Il est vrai que je travaille plus lentement ». Finalement, la jeune fille a fait aussi vite que les autres candidats. Il faut dire que c’est une excellente élève, qui fait la fierté de ses parents. « Je prépare le bac en deux ans. Je présente la moitié des épreuves, cette année, et l’autre moitié, l’an prochain ». Au lycée, Raziyé est autonome. « Je me fais parfois aider par mes camarades. L’Institut pour l’insertion des déficients visuels (IPIDV), de Quimper, est également un précieux soutien. Il retranscrit notamment mes cours en braille ». Après le bac, la jeune femme projette d’entrer à l’école de kinésithérapeute, à Paris.