La perte de la vue signifie la perte d’un sens, donc la perte d’une source essentielle d’informations mais aussi l’arrêt d’un certain nombre de processus cognitifs de transposition.

La compensation du handicap a pour but de permettre aux aveugles et déficients visuels de surmonter leur handicap par l’utilisation maximum des autres sens, le développement des capacités visuelles lorsqu’elles existent et l’utilisation des techniques dites « palliatives ».

Une prise en charge à caractère rééducatif en direction de déficients visuels induit donc qu’il est nécessaire tout à la fois de rechercher, développer l’usage de nouveaux sens sous-utilisés jusqu’alors, de faire en sorte que la personne apprenne à appréhender, à se faire des représentations mentales les plus exactes possibles à partir des informations recueillies par ces nouveaux canaux.

Ainsi doivent être travaillés :

• L’audition : Le développement de l’ouïe est un élément indispensable parce qu’il y va représenter un outil qui va permettre à partir des bruits enregistrés de se créer des repères, de localiser des obstacles, de s’informer par exemple sur les sens d’un déplacement, la vitesse d’un véhicule.

• Le sens des masses : C’est un sens qui se développe spontanément chez l’aveugle congénital (ressentir physiquement la présence ou l’approche d’un obstacle), il se travaille auprès d’adultes privés récemment de la vue.

• Le sens tactile : Il a pour fonction d’informer sur l’environnement immédiat, il n’est pas simplement utile pour le braille mais permet d’appréhender nombre d’autres informations et à partir de celles-ci de reconstituer la connaissance de certaines parties de son environnement.

• Les potentialités visuelles : La cécité totale reste exceptionnelle, des informations multiples peuvent encore passer par le canal de la vue, si déficiente soit elle. Là encore il s’agit pour la personne déficiente visuelle d’intégrer les informations partielles, tronquées, qu’il a à disposition, de les confronter éventuellement avec des éléments provenant des autres sens, afin et toujours de se faire des représentations mentales les plus exactes possibles. Ce développement sensoriel puis les processus cognitifs qui en découlent s’effectuent en corrélation directe avec l’apprentissage « méthodique » continu des techniques de suppléance, indispensables pour garantir une autonomie maximale de la personne déficiente visuelle.