mercredi 8 décembre 2010
Ouest France - Février 2012
Plus d’une vingtaine d’enfants ont suivi mercredi l’heure du conte sur le thème des ogres animée par Clémence Hamon, jeune fille aveugle. L’après-midi, elle a suscité le même intérêt quand, avec l’aide de Françoise Goasduff, éducatrice à l’institut pour l’insertion des déficients visuels, elle a indiqué comment guider un aveugle. Elle a aussi expliqué l’utilisation du braille, méthode inventée en 1823 par Louis Braille.
La MDPH tient des permanences d’accueil au Centre départemental d’action sociale (CDAS) de Morlaix (21, rue du Poulfanc), les jeudis, de 14h à 16h30 et au CDAS de Brest (Rive-droite, 25, rue Anatole-France), les vendredis, de 9h30 à 12h. Il n’y aura pas de permanences les 23, 24, 30 et 31décembre. Elles reprendront le 6janvier.
Cité administrative de Ty-nay, à QUIMPER : Mardi 6 avril 2010, à 14 h 00, Il s’agit de montrer notre opposition de principe à la façon dont sont menées les fermetures des CLISS. Il s’agit aussi de protester contre la manière dont l’I.A a organisé le transfert aux collectivités locales de la gestion du mobilier adapté pour les élèves handicapés. Deux autres sujets sont inquiétants : le transfert de charge des temps d’avs au profit des collectivité pour les temps de cantine, et la volonté de l’I.A. de renégocier toutes les conventions avec le médico-social. Cette manifestation est organisé par le Collectif des Associations de Personnes Handicapées du Finistère.
Chaque année, le Breizh Sport Aventure (BSA) profite d’organiser son trail de l’Aber-Wrac’h pour donner un coup de projecteur à un acteur local de la solidarité. Pour la cinquième édition, qui se déroulera le dimanche 4 avril, ses responsables ont choisi de venir en aide à l’Association pour l’insertion des déficients visuels du Finistère, dont le but est de promouvoir et d’accompagner l’intégration des personnes handicapées de la vue. « En offrant un accompagnement individuel sur tout le département pour un soutien sur les plans social, scolaire et professionnel, comme des conseils pour les démarches auprès des administrations concernées », ont expliqué ses responsables, invités, samedi, à présenter leur action. Pas plus de 500 participants. Les inscriptions devraient être closes pour la fin de la semaine ». Le Telegramme.
Le Télegramme, le 6 décembre 2009
Samedi après-midi, au Vieux-Bourg, l’Institut pour l’Insertion des Déficients Visuels (IPIDV) a fait son arbre de Noël, pour la plus grande joie des enfants qu’elle accueille et protège. 64 enfants étaient présents, ainsi que leurs parents et les encadrants de l’institut. En attendant « La petite troupe de Kerlutun », qui présentait un spectacle de marionnettes, c’est le petit Théo Pichard, 9 ans, qui offre l’ouverture musicale ; seul au clavier sur des musiques de Noël, il embrase la salle. Ce petit prodige de Landerneau est, lui aussi, « mal voyant ». La journée s’est achevée sous les applaudissements et la remise aux enfants de quelques cadeaux.
photo-arbre-noel-2009
Le 2 décembre 2009, sur la chaine de télévision TEBEO, nous avons pu voir concrètement, à travers un petit documentaire les difficultés à se déplacer en ville pour une personne déficiente visuelle. Dans cette même émission Mr Bruno Quellec intervient sur le plateau afin d’expliciter les problèmes rencontrées par les personnes handicapées pour participer pleinement à la vie de la cité. Vidéo visible sur le site de TEBEO : "la complète du 2 décembre".
Non-voyante. Le premier match de sa vie
Non-voyante depuis l’âge de 4 ans à cause d’un glaucome, Emmanuelle, 11 ans, de Morlaix, sera dans les tribunes, samedi, à Guingamp, pour encourager l’équipe de France face aux Iles Féroé. La petite fille, bouillonnante de vie, connaît le foot mieux que personne !
« C’est un rêve », a-t-elle dit à ses parents quand elle a su qu’elle aurait son billet pour France - Féroé. « Ce sera le premier vrai match de ma vie. Samedi matin, je sais que je vais être énervée ». Emmanuelle sera donc dans les tribunes même si « les Féroé, ce ne sont que des amateurs. J’aime bien la France mais je préfère le Brésil ou l’Argentine car j’adore Pelé et Maradona », avoue-t-elle. Dans une oreille, son père va lui glisser un petit écouteur pour qu’elle vive le match à la radio, et de l’autre, elle se laissera emporter par les clameurs, les cris, les chants et la foule. « Mais mon rêve, c’est d’aller au Nou Camp ou au Maracana, dans un stade où il y a vraiment une ambiance de folie ». « Messi, il est plus petit que moi » Même si elle fait un peu d’équitation le week-end, « surtout parce que je sais que je vais au McDo avant », le foot occupe une place centrale dans la vie d’Emmanuelle. « Elle ne parle que de ça », dit sa mère. Elle écoute tous les matchs à la radio et, dans son école spécialisée à Nantes, elle demande à son éducateur de lui lire l’Équipe. Rien ne lui échappe dans l’actualité du foot. L’autre jour, avec son père, elle a même suivi à la télé la rediffusion de l’Euro 2000, avec le but de Wiltord. « Lui, j’aimerais trop qu’il rejoue », dit-elle. Le foot a développé chez elle une faculté d’imagination incroyable et fascinante. « Pour la finale de la Coupe du monde 2006, il y avait trop de monde à la maison et ma tata faisait trop de bruit. Je ne pouvais pas bien suivre le match. Je suis montée dans ma chambre et, juste à ce moment, Zidane s’est fait expulser. Du coup, je n’ai rien “vu”. Mais Materazzi l’a mérité, son coup de boule », dit-elle comme un garçon de 18 ans ou un adulte de 50. Emmanuelle est bluffante. Quand elle parle de foot, ses lunettes noires, comme par magie, se volatilisent. La petite fille joue aussi au Loto sportif dans le tabac-presse que tiennent ses parents à Morlaix, « mais elle ne coche jamais de matchs nuls. Avec elle, il n’y a que des victoires », dit sa mère. Grâce à tout ce qu’elle entend et à tout ce que lui explique son père, grâce aussi aux albums Panini qu’elle ne manque pas de remplir, la petite Emmanuelle peut vous citer du tac au tac n’importe quel joueur, qu’il soit de Valenciennes, Brest, Guingamp... Elle raconte aussi, comme si elle l’avait vécue, l’époque de « Rocheteau et des frères Revelli à Saint-Étienne », et parle de Di Stefano comme s’il jouait encore. « Mais mon joueur préféré, c’est Messi. Il est meilleur que Cristiano Ronaldo, qui ne sait faire que des gris-gris dans son coin. Messi, lui, il dribble tout le monde et marque des buts alors qu’il est plus petit que moi », dit-elle dans un éclat de rire qui vous cloue sur la chaise. « Je vais peut-être siffler Domenech » « Bon, on va faire un foot maintenant », me lance-t-elle. Car Emmanuelle ne fait pas qu’en parler, elle joue aussi. « Mais je n’aime pas les ballons à grelots, ils sont trop lourds. Je préfère les vrais comme celui-là. Allez, papa, mets les chaises, je vais dans les buts ».Emmanuelle s’abaisse, attend le bruit du ballon, l’arrête et le prend fort dans ses bras, puis lève la tête : « J’ai gagné. Ben, dis donc, t’es nul au foot, toi, mais j’espère que tu reviendras chez moi pour savoir si j’ai aimé le match de l’équipe de France. C’est sûr, je vais encourager les Bleus mais je vais peut-être siffler Domenech. Pourquoi ? Parce qu’il ne fait pas jouer Trezeguet, tout ça parce qu’il a raté son péno en finale du Mondial 2006. Le seul que j’aime bien, c’est Gourcuff mais il ne peut pas jouer. Au fait, quand il s’est blessé l’autre jour, il saignait de la cuisse ou pas ? ». Éric Daniellou
Maison des handicapés : l’État réduit son aide Un collectif d’usagers proteste. Que deviendra le service rendu ? Et quel avenir pour une structure dont le budget évolue selon le bon vouloir de chacun ?
Trois ans après sa création, la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH) a-t-elle du plomb dans l’aile ? « L’État se désengage", accuse Bruno Quellec, président du collectif des associations de personnes handicapées du Finistère. En février, l’État s’était engagé à apporter 342 000 €. Mais il n’en a versé qu’une partie. Et ne donnera pas plus. Cela a été confirmé lors du vote du budget définitif, la semaine dernière. Une restriction de fonds qui se retrouvera l’année prochaine.
« Mais que devient le service rendu ? », s’inquiète Bruno Quellec. Ces Maisons sont issues de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées. Dans le Finistère, ce guichet unique de services est à Quimper, fonctionne avec 60 salariés et concerne 17 000 personnes. Premier grief : quatre postes sont vacants car les agents sont retournés dans leur administration d’origine... comme l’autorise la loi. Le conseil général a temporairement recruté quatre autres agents, sur ses propres fonds. Mais c’est un manque de 180000 € selon le collectif, sur 2008 et 2009. « Déjà qu’il manque du personnel, les choses ne vont pas s’améliorer ! " affirme Thierry Duval, des Paralysés de France. Pour obtenir la prestation de compensation du handicap, il faut patienter un an, « alors que la loi fixe le délai à quatre mois". « Il est difficile d’obtenir une standardiste au téléphone. « Il n’y en a que quatre, il en faudrait six. » L’autre grief concerne le fonds de compensation destiné à compléter le « reste-à-payer ». L’Etat ne versera pas sa quote-part cette année, ni en 2009. Un manque de 190000 €. Même si ce fonds s’élève à 1,5 million d’euros au total, le collectif a des craintes pour l’avenir. Juridiquement, la MDPH est un groupement d’intérêt public (GIP) financé par diverses structures, l’Etat et le conseil général. C’est là où le bât blesse. « Chacun met ce qu’il veut au pot commun. Rien n’est obligatoire", regrette Bruno Quellec. Surtout quand l’Etat ne montre pas l’exemple.
Jean-Marie Lebau, directeur de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) du Finistère proteste : « L’Etat ne se désengage pas ! Il a versé 260 000 € cette année. Mais il doit réaliser des économies budgétaires. " Il ajoute : « L’État a été le principal financeur du fonds de compensation, qui a atteint un montant conséquent et peut fonctionner sans problème ces deux années à venir. " Pour lui, c’est aussi la nature juridique de la MDPH qui pose problème. Une réflexion est en cours au niveau national pour réformer leur statut. Le collectif est inquiet. Avec des moyens diminués, comment fera la MDPH pour concrétiser sa nouvelle mission d’évaluation de la capacité de travail des adultes handicapés ? Il va interpeller les parlementaires du Finistère.
Laurence GUILMO. Ouest France